Article de la Nouvelle République du 21 janvier 2021

Soixante-huit ans après sa création par des universitaires, le spécialiste de l’analyse de l’eau, de l’air et des matériaux change de structure. L’association fondatrice conserve l’activité recherche.

Un des fleurons industriels et scientifiques de la Vienne a franchi hier l’un des caps les plus importants de son histoire : l’association qui en était propriétaire depuis sa fondation, en 1952, a signé officiellement ce mercredi la cession du laboratoire Ianesco à cinq de ses cadres, dont son directeur depuis 2012, Olivier Farot. Président de l’association, Hervé Grignou entre comme actionnaire minoritaire extérieur au capital de la SAS.
L’association elle-même, composée d’universitaires et d’industriels locaux, si elle se cherche un nouveau nom, ne disparaît pas. Elle reprend à son compte, grâce à l’argent mis de côté et au prix de rachat de la société, l’activité recherche et développement du laboratoire, qui sera désormais son principal, sinon le seul client.
Une solide réputation de fiabilité Ianesco s’est imposé, surtout depuis vingt ans, comme un acteur important de l’analyse de l’eau, de l’air mais aussi des matériaux d’emballage alimentaire. Sur la base d’une clientèle d’abord régionale, Ianesco a gagné ces dernières années de nouveaux marchés entre Bordeaux et la Normandie, ouvrant au passage deux points relais de préleveurs à Rouen, puis à Jarnac, en septembre dernier.
La nouvelle équipe dirigeante ne s’interdit pas de voir plus loin : elle compte déjà plusieurs clients à l’étranger (pour les matériaux d’emballage, plus faciles à acheminer et moins exigeants en termes de délais que les prélèvements quotidiens d’eau courante). Et le labo s’est acquis une solide réputation de sérieux et de fiabilité, aussi bien auprès d’acteurs publics ou privés de la distribution de l’eau, que d’industriels de l’ustensile de cuisine, comme Seb ou Tefal, entre autres. « Ce qui est apprécié chez nous, explique Olivier Farot, c’est que nous ne nous contentons pas de livrer une analyse. Nous accompagnons le client pour optimiser l’utilisation des résultats. »
La solution de la vente aux cadres a été retenue par l’association après l’échec de ses tentatives de vente à une grande structure : « Les candidats au rachat voulaient surtout récupérer l’activité, se souvient Hervé Grignou. Les administrateurs ont refusé. » Ianesco reste donc indépendant et c’est une excellente nouvelle pour Poitiers et pour ses 70 salariés.
Avant la cession, un plan stratégique a été élaboré : l’accent y est mis sur le développement de la filière emballages. Un commercial va être prochainement recruté pour aller au-devant des professionnels du secteur.